Mouvement social qui a pris de l’ampleur ces dernières années, le body positive, également nommé body positivity en anglais, est souvent réduit à l’acceptation des corps dits « gros ». Pourtant, son objectif est bien plus large. Qu’est-ce que le body positive ? Quelle est son histoire ? Comment le pratiquer ? On vous en parle plus en détails dans cet article.
Une définition controversée
On a souvent tendance à penser que ce mouvement social prône l’acceptation des corps dits « gros » (comprenons ici, pesant plus de kilos que les standards sociétaux), c’est faux. En effet, le body positive est bien un mouvement social, mais il ne se limite pas à l’acceptation des formes. Et oui, l’objectif de ce mouvement est d’accepter TOUS les types de corps humains. Ce compris, les corps présentant des tâches (de rousseurs, varices), de la cellulite, des cicatrices, des vergetures ou encore des « déformations » physiques. Pour mener à bien cet objectif d’acceptation corporelle, le mouvement essaie d’inciter les femmes à poster, sur les réseaux sociaux, de plus en plus de photos naturelles, sans retouche de leur complexe. Le principe est de mettre en lumière tous les types de corps, pour que ce qui était auparavant perçu comme une déformation ou un défaut soit maintenant perçu comme normal.
Une histoire plus vieille qu’on ne le pense
Bien que le mouvement body positive ait connu une ascension fulgurante ces dernières années grâce aux réseaux sociaux, son histoire remonte aux années 90. C’est en 1996 qu’Elizabeth Scott et Connie Sobczak créent l’organisation « The Body Positive » aux Etats-Unis. L’objectif de cette organisation est d’inciter les femmes à aimer leur corps tels qu’ils sont, peu importe s’ils ne respectent pas les normes sociétales liées à l’apparence féminine. Pour ce faire, elles mettent en place des formations et des ateliers ouverts à tous. D’ailleurs, cette organisation continue toujours d’exister, pour en savoir plus, rendez-vous sur leur site internet.
La montée en puissance sur les réseaux sociaux
S’il peut se mettre en place dans la « vraie vie », le mouvement body positive s’est surtout développé sur les réseaux sociaux. Son terrain de jeu favori ? Instagram. Réseau social de la photographie, Instagram est parfois critiqué pour être la source de nombreux complexes. Parmi ceux-ci, les complexes corporels. En effet, alimenté par des photos retouchées mettant souvent en scène tout ce que la société considère comme physiquement « beau », Instagram peut renforcer les complexes liés au corps. Hors, ces dernières années, il est également animé par le mouvement body positive. Vous avez sûrement vu passer les hashtags #youareworthy, #allbodiesaregoodbodies, #objectifbikinifermetagueule, #instacurves, ou encore #samebodydifferentpose ? Tout cela a pour but de démocratiser le mouvement et d’inciter les femmes à poster des photos de la « vraie vie » avec son corps, sans retouches, ni filtre.
Y participer, plus facile à dire, qu’à faire
Évidemment, même si ce mouvement incite à poster des photos de son corps en mode nature peinture, ce n’est pas chose aisée pour la plupart des femmes. Comment faire pour arriver à passer le cap ? Nous vous conseillons, pour commencer, de suivre des instagrameuses qui le pratiquent. Parmi les plus connues : @corpscools, @thebodyoptimists ou encore @onveutduvrai. Le tout est de choisir des influenceuses qui vous font vous sentir bien, tant mentalement que physiquement pour, petit à petit, apprendre à accepter votre corps tel qu’il est. Il y a également différents types d’influenceuses body positive. A vous de suivre celles qui mettent en avant un sujet qui vous intéresse : l’acceptation d’un handicap physique, de tâches, de formes ou encore d’imperfections, par exemple.
Le body positive dans la mode
Bien qu’il n’y ait pas de terme précis pour le définir, contrairement au greenwashing ou pinkwashing, le body positive, aussi, fait partie des récupérations commerciales. Nombreuses sont les enseignes de fast fashion qui surfent sur la vague de l’inclusion en proposant des collections « curvy » ou « plus size ». S’il l’on peut souligner l’effort réalisé, ce n’est souvent qu’une simple façade. Effectivement, la plupart créent des collections «à part» des collections principales, se limitent à des tailles allant jusqu’au 44 et ne mettent en avant que des femmes représentant les normes sociales corporelles. De ce fait, pas de body positive puisque l’on ne permet pas d’inclure toutes morphologies comme le veut le mouvement. Ce phénomène peut donc être contre-productif, puisque la volonté de décomplexer se transforme souvent, finalement, en un renforcement des complexes.
Une critique avec le body neutrality ?
Pour certains, le mot « positive » requiert d’être tout le temps en accord avec son corps et, au-delà de ça, d’en être content. De ce fait, cela imposerait une charge mentale et une pression sociale ne permettant pas d’avoir des difficultés avec son corps, de temps en temps. Pour contrer cet aspect, on voit parfois l’appellation plus large de « body neutrality ». Ce mouvement consiste à considérer le corps, non plus comme un élément esthétique mais bel et bien un élément neutre. L’objectif est d’ôter toute attente esthétique et critère de beauté liée au corps, pour le voir comme il est : un moteur permettant de vivre, manger, boire, bouger.
On espère qu’au travers de cet article, le mouvement body positive se sera éclairé pour vous et que, si vous avez des complexes, il vous aura permis de savoir comment les atténuer.
Article écrit par Loredana Nardello, stagiaire