La violence à l’égard des femmes est la violation des droits de l’homme la plus courante dans notre société. En effet, aucun pays ne fait exception à ce triste constat. Au sein de l’Union européenne, 55% des femmes ont déjà été victime de harcèlement sexuel, 33% des femmes ont affirmé avoir subi des violences physiques et/ ou sexuelles et 22% des femmes ont déjà subi des violences de la part de leur partenaire. Malheureusement, ces violences ne sont souvent pas signalées (source).
Une campagne menée par l’ONU
La date du 25 novembre n’a pas été choisie au hasard. Il s’agit de la date de l’assassinat des trois sœurs Mirabal, militantes politiques dominicaines. Le meurtre fut commandité par le dictateur Rafael Trujillo en 1960. La République dominicaine à alors proposé que cette journée soit consacrée à la lutte contre la violence faite aux femmes.
33 ans après le meurtre des sœurs Mirabal, en 1993, l’Assemblée générale des Nations unies adopte la déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Cette déclaration définit le terme “violence à l’égard des femmes”. Il s’agit de “tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée” (source).
L’article deux de la déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes considère comme violence :
- La violence physique, sexuelle et psychologique exercée au sein de la famille, y compris les coups, les sévices sexuels infligés aux enfants de sexe féminin au foyer, les violences liées à la dot, le viol conjugal, les mutilations génitales et autres pratiques traditionnelles préjudiciables à la femme, la violence non conjugale, et la violence liée à l’exploitation;
- La violence physique, sexuelle et psychologique exercée au sein de la collectivité, y compris le viol, les sévices sexuels, le harcèlement sexuel et l’intimidation au travail, dans les établissements d’enseignement et ailleurs, le proxénétisme et la prostitution forcée;
- La violence physique, sexuelle et psychologique perpétrée ou tolérée par l’Etat, où qu’elle s’exerce.
Source : Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes
L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies proclame le 25 novembre comme journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes. Les ONG, les organisations internationales et les gouvernements sont appelés à organiser des actions dans le but de sensibiliser la population aux violences que subissent chaque jour des milliers de femmes dans le monde.
16 jours d'activisme pour la sensibilisation à l’élimination de la violence à l’égard des femmes
Au total, 16 jours de campagne menée par l’ONU et d’autres organismes engagés pour informer, éduquer et alarmer sur la situation. Celle-ci se termine le 10 décembre, qui est la journée internationale des droits de l’Homme (Human Rights International). Evidemment, c’est toute l’année que l’on doit agir face aux violences faites aux femmes mais ces 16 jours d’activisme ont pour but de secouer et réveiller les politiques !
Les actions menées en Belgique
En Belgique, plusieurs actions prennent lieu chaque année pour sensibiliser autour de cette thématique.
La ville de Wavre, par exemple, organise plusieurs actions qui s’adressent à tous les âges. La commune veut alerter la population sur les violences que les femmes peuvent subir. Au programme, distribution de pin’s en soutien à la lutte, spectacle qui retrace la vie de cinq femmes victimes de violences conjugales, café littéraire en compagnie d’une autrice qui raconte sa reconstruction et enfin des cours de self-défense gratuits.
Le 27 novembre, la plateforme Mirabal, qui fédère des associations de la société civile, invite les hommes et les femmes à manifester à Bruxelles. Cette manifestation a pour but de pousser les pouvoirs publics à assumer leurs responsabilités dans la lutte contre les violences faites aux femmes.
La plateforme à de multiple revendications :
- La reconnaissance du caractère sexiste des violences envers les femmes et de leur incorporation dans un système global de dominations.
- L’éradication de toutes les formes de violences. Liées entre elles, elles s’articulent les unes aux autres et sont donc toutes à combattre : il n’y a pas de petites violences.
- L’investissement de moyens financiers et humains nécessaires pour lutter efficacement contre les violences faites aux femmes.
- Une réelle prise en compte de l’égalité des femmes et des hommes dans les politiques.
- La fin de la « culture de la culpabilisation » des victimes.
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Source : Le site Mirabal Belgium
Il s’agit d’un sujet délicat et pas évident à aborder mais il est important de le faire. Comme pour chaque fait sociétal problématique le savoir et communiquer dessus est déjà un premier pas vers la solution.
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Article écrit par Aline Jottard, stagiaire