A seulement 20 ans, Fran Kourouma décide de quitter son pays natal, la Guinée-Conakry. Guidé par l’espoir de trouver une vie meilleure, le voilà lancé dans une traversée où les épreuves vont s’enchaîner. Après avoir traversé plusieurs pays d’Afrique de l’ouest, il se retrouve en Libye où il est confronté à l’esclavage. Enfin arrivé en Europe, il se rend vite compte qu’il n’est pas encore arrivé au bout de ses peines.
L’écriture pour échapper au quotidien
Ce récit, c’est sur son téléphone portable que Fran l’a écrit. Au début, il s’agissait surtout pour lui d’une distraction afin d’éviter de ruminer ses problèmes. Très vite, ces quelques lignes se sont transformées en centaines de pages, et peu à peu, le rêve de se faire éditer pour laisser une trace de son histoire s’est installé. Un souhait motivé par le fait que selon lui, beaucoup de gens ont tendance à minimiser les épreuves subies par les migrants, que ce soit lors du voyage en lui-même ou à leur arrivée, quand ils ont la chance d’arriver à destination. Retravaillé par la chanteuse et comédienne Sandra Raco, cet ouvrage met en lumière les difficultés et désillusions qui font partie du parcours d’un migrant.
“Au cours de mes insomnies au centre Fedasil du “Petit-Château”, j’ai pris goût à écrire mon vécu lors de cette traversée épineuse pour échapper aux pensées lointaines de mon pays natal et me distraire du stress permanent de ma demande d’asile” – Fran Kourouma
Une lecture nécessaire
Ce n’est pas tous les jours que l’on a l’occasion de lire un texte aussi poignant. Avoir entre les mains ce type de témoignage est une véritable chance de s’informer directement à la source, auprès de quelqu’un qui a tout vécu de l’intérieur. C’est aussi l’occasion de mieux comprendre le pourquoi du comment. En effet, dans cet ouvrage, Fran Kourouma explique ce qui peut motiver le choix d’entreprendre ce périple, mais aussi comment cela se passe concrètement. Une lecture importante, et à méditer.
Un récit publié aux Editions Samsa, dont les premières pages sont à lire ici.
Bonne lecture! 😉
Julie Jandrain